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Georges Salines : « combattre le terrorisme sans jamais faire d’amalgames »
Georges Salines, père de Lola, tuée à 28 ans lors de l’attentat du Bataclan le 13 novembre 2015 vient de publier son deuxième livre « Il nous reste les mots », dialogue inattendu avec Azdyne Amimour, un homme tolérant et pourtant père de l’un des assaillants de cette nuit tragique. Ancien président de l'association de victimes 13onze15 : Fraternité et Vérité, il milite pour la prévention de la radicalisation. Vendredi 5 février 2021, devant un parterre de collégiens captivés et émus, l’auteur a partagé son récit poignant, entre deuil et espoir. Rencontre avec un prêcheur de tolérance.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
En 2017, Azdyne m’a contacté et nous nous sommes rencontrés une première fois. J’ai été surpris par la démarche mais je n’ai pas été choqué : j’ai déjà rencontré de nombreuses familles de jeunes partis en Syrie qui se sentent aussi victimes du terrorisme. Nous avons parlé de nos enfants et j’ai réalisé les efforts qu’il avait faits pour ramener son fils à la raison, en vain.
Pourquoi ce livre inattendu écrit avec le père d’un des terroristes du Bataclan ?
Ce dialogue avec le père du meurtrier potentiel de ma fille Lola peut surprendre mais Azdyne n’est en rien coupable des actes de son fils. En écrivant ce livre, je voulais en savoir plus sur le parcours de Samy Amimour et sur la mécanique de fabrication des terroristes afin d’essayer de la contrer.
Qu’ont pensé les familles des autres victimes des attentats ?
Je voulais montrer qu’il fallait dénoncer le terrorisme et ses conséquences sans faire d’amalgames entre les extrémistes et les musulmans. Même si certaines familles de victimes ne se sentaient pas encore en mesure de dialoguer avec des familles de djihadistes, elles ont de suite compris ma démarche et m’ont soutenu.
Qu’avez-vous appris l’un de l’autre ?
Cette rencontre nous a permis de mieux comprendre les vies de nos enfants, leurs parcours et évoquer leurs personnalités. Nous sommes deux pères en deuil et la parole est indispensable pour faire émerger la vérité. Grâce à cet échange, nous avons montré qu’il était possible d’abattre les murs qui nous divisent et de dialoguer ensemble.